Il existe plusieurs régimes politiques différents dans les cités-États de la Grèce antique.
L’originalité d’Athènes est d’en avoir expérimenté un nouveau : la démocratie. C’est donc là que la démocratie est née, grâce à différents hommes d’État.
La démocratie est une forme de gouvernement où le pouvoir, c’est-à-dire la direction de l’État, repose entre les mains des citoyens.
À l’origine, la cité-État d’Athènes était une monarchie, c’est-à-dire qu’un roi la gouverne.
En 753 av. J.-C., de grands propriétaires terriens prennent le pouvoir au roi et mettent en place un système oligarchique. Dans une oligarchie, l’autorité est entre les mains d’un petit nombre, soit de quelques personnes ou de quelques familles. Les lois n’étant pas écrites, personne ne peut les critiquer. Ces « aristocrates » disposent de gros moyens pour faire la guerre. Ils assument entièrement l’administration politique de la cité-État et contrôlent l’armée et la justice.
Peu à peu, des changements s’annoncent dans la politique d’Athènes. Le peuple s’enrichit, commence à faire du commerce et à s’équiper légèrement pour les batailles. Il supporte mal la domination de ces oligarques (petit nombre de gouvernants), proteste contre leur puissance et réclame des lois
écrites.
En 621 av. J.-C., des magistrats, dont le législateur Dracon, mettent pour la première fois des lois par l’écrit afin qu’elles soient connues des habitants d’Athènes. Certaines lois sont sévères et ceux qui les imposent par la force et la violence sont appelés tyrans. Seuls quelques crimes n'étaient pas passibles de mort. La sévérité de ses mesures donne naissance à l'adjectif «draconien». Au cours cette période, les Athéniens encouragent la culture de la vigne et de l’olivier en montagne et entreprennent de grands travaux dans le but de réduire le nombre de chômeurs. Ils développent le commerce maritime et tentent de réduire la distinction entre les riches et les pauvres. Ainsi, les classes sociales se confondent davantage.
Vers 594 av. J.-C., Solon, un riche commerçant et un homme d’état athénien, procède à d’importantes réformes politiques. Il fonde la boulè, un conseil dont les membres sont tirés au sort. Il crée également un tribunal populaire, l’héliée, grâce auquel le peuple peut faire respecter ses droits. En outre, Solon établit les premières règles régissant la participation politique. Avec lui, l’obtention d’une magistrature, ne repose plus sur la naissance, mais sur la richesse. Ce n’est pas un système égalitaire, mais il s’agit d’un premier pas vers la démocratie.
En 508 av. J.-C., Clisthène, un aristocrate et homme politique aux idées nouvelles, s’impose en proposant des modifications déterminantes au système politique athénien. À partir des réformes entreprises par Solon, Clisthène fait en sorte que plus de citoyens puissent participer à la vie politique et aux décisions concernant la direction d’Athènes. Alors que seuls les citoyens les plus riches pouvaient participer à la vie politique, avec Clisthène chaque personne ayant le statut de citoyen a désormais son mot à dire dans le gouvernement de sa cité. S’il en a la capacité légale, le citoyen participe à l’assemblée du peuple et vote pour ou contre les lois qui lui sont présentées. Tous les citoyens peuvent participer aux institutions politiques, comme la boulè et l’ecclésia. Avec Clisthène, c’est le début de la démocratie à Athènes !
En 451 av. J.-C., Périclès, un grand homme d'état athénien, est élu au poste important de stratège d’Athènes (commandant de l’armée). Réélu quinze fois consécutives, ce chef militaire s’impose dans la vie politique athénienne. Grand magistrat de l'époque et orateur hors pair, il domina l'ecclésia par son simple pouvoir de persuasion et dirigea ainsi Athènes de 462 à 429 avant Jésus-Christ. Il est considéré comme le dirigeant plus influent de son époque. C’est sous son gouvernement que l’expérience démocratique d’Athènes connaît son apogée.
Périclès poursuit l’œuvre de ces prédécesseurs. Il renverse le pouvoir des aristocrates et met officiellement un terme au système oligarchique. Pour permettre aux citoyens moins fortunés de participer davantage à l’administration de la cité, il décide d’octroyer une rémunération à ceux qui siègent dans les différentes institutions politiques.
C’est aussi Périclès qui décide de restreindre la citoyenneté athénienne non seulement aux fils dont le père était citoyen, mais aussi dont la mère était fille de citoyen. Dans la cité d’Athènes, seuls les hommes libres et adultes peuvent siéger à l’assemblée du peuple, l’écclesia. Les femmes, les esclaves et les métèques (les étrangers libres) sont exclus de la vie politique.
Périclès croit en la démocratie, même s’il n’en est pas toujours l’exemple le plus parfait. On dit qu’il aurait essayé de contourner sa propre loi pour légitimer son fils né de son union avec une courtisane!
L'expérience démocratique d'Athènes ne dure à peine plus d'un siècle. La guerre avec Sparte et une épidémie de fièvre typhoïde sont à l'origine de l'affaiblissement d'Athènes.
En 411 av. J.-C., on assiste au retour d'un régime oligarchique à Athènes.
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Source : Service national du RÉCIT de l'univers social |